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Les adolescents bilingues de Montréal auraient des compétences en écriture équivalentes à celles de leurs pairs unilingues francophones

Les résultats d’une nouvelle étude semblent indiquer que, chez les jeunes anglophones, l’éducation en français n’est pas un obstacle à la maîtrise de la langue maternelle
une jeunne femme écrit dans un cahier de notes
Image par Getty images.
±Ê³Ü²ú±ô¾±Ã©: 23 October 2025

Des chercheuses de l’Université 9IÖÆ×÷³§Ãâ·Ñ qui ont examiné les compétences en écriture d’adolescentes et d’adolescents montréalais ont constaté que les aptitudes en français des personnes bilingues (anglais et français) étaient similaires à celles des francophones quasi unilingues. Les participants bilingues étaient définis comme des adolescents élevés dans des foyers anglophones ou bilingues et ayant fréquenté une école francophone, où ils ont été fortement exposés au français. ³¢â€™Ã©t³Ü»å±ð a également révélé que les participants bilingues présentaient des compétences en écriture équivalentes dans leurs deux langues.

« En raison d’études antérieures menées auprès d’enfants bilingues, nous nous attendions à observer des différences en matière de compétences rédactionnelles chez les adolescents bilingues par rapport aux sujets unilingues, mais les deux groupes ont obtenu des résultats similaires. L’explication réside peut-être dans le fait que les Montréalais qui s’expriment en français et en anglais vivent dans un contexte où ces deux langues sont très couramment utilisées », a expliqué Eve Julie Rioux, doctorante à l’École des sciences de la communication humaine de l’Université 9IÖÆ×÷³§Ãâ·Ñ et auteure principale de l’étude.

Des compétences similaires entre les groupes et les langues

³¢â€™Ã©t³Ü»å±ð, qui repose certes sur un petit échantillon, visait à évaluer les compétences en rédaction de 38 participants : 12 francophones quasi unilingues et 26 bilingues (anglais et français) qui avaient largement été exposés au français depuis leur arrivée à l’école ou à la garderie.

Les sujets ont été invités à rédiger un texte inspiré d’une image évocatrice fournie par l’équipe de recherche, une image différente étant utilisée pour chaque langue. Les chercheuses ont ensuite analysé la qualité globale des textes, la complexité de la syntaxe utilisée, ainsi que le nombre et les types de fautes.

Selon les chercheuses, une syntaxe complexe est caractérisée par l’emploi de structures syntaxiques variées et la formation de phrases longues et complexes, et est associée à une solide compétence linguistique.

« Nous avons constaté que les adolescents bilingues et monolingues étaient aussi compétents les uns que les autres quant à l’utilisation d’une syntaxe complexe à l’écrit. Ils produisaient des phrases de longueur, de complexité et de diversité syntaxique comparables », a affirmé la professeure Elin Thordardottir, coauteure de l’étude. Les chercheuses ont toutefois noté que les participants bilingues avaient tendance à faire plus de fautes en français que les francophones unilingues.

Selon l’équipe de recherche, les résultats laissent entendre que les parents anglophones de la région métropolitaine de Montréal qui souhaitent que leur enfant acquière de solides compétences en anglais et en français peuvent sans crainte inscrire celui-ci dans une école francophone, compte tenu de la forte présence de l’anglais dans la région et dans le monde.

« Cependant, ce résultat peut ne pas s’appliquer à d’autres types de personnes bilingues dans des contextes différents. Par exemple, si une langue minoritaire est parlée à la maison et que le français est appris à l’école, le niveau d’accompagnement dans chaque langue peut être différent, ce qui peut entraîner des disparités dans les compétences linguistiques », explique Eve Julie Rioux, dont la thèse porte sur ce sujet.

De faibles compétences en écriture qui inquiètent

Les chercheuses se sont toutefois inquiétées de la faible maîtrise de l’écriture par les adolescentes et les adolescents.

Elles ont observé que les participants bilingues et francophones quasi unilingues ont commis un nombre important de fautes et produit de nombreux textes de mauvaise qualité.

« Si certaines erreurs grammaticales sont normales à cet âge, leur omniprésence était néanmoins surprenante », a indiqué Elin Thordardottir.

Le temps consacré à la lecture en français et l’exposition générale à cette langue étaient d’importants facteurs prédictifs de la qualité des textes rédigés en français, tant chez les sujets bilingues qu’unilingues.

« Les enseignants et les parents devraient s’interroger sur les compétences en écriture acquises par les adolescents à l’école et ailleurs. Des mesures devraient être prises pour renforcer l’enseignement de l’écriture, multiplier les occasions permettant aux jeunes de s’y exercer, et encourager la lecture de textes complexes à l’école et à la maison, afin d’améliorer la maîtrise de l’écriture et les compétences générales en littératie », a ajouté Eve Julie Rioux.

³¢â€™Ã©t³Ü»å±ð

L’article « », par Eve Julie Rioux et Elin Thordardottir, a été publié dans Language, Speech, and Hearing Services in Schools.

Cette recherche a été soutenue par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH).

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