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Des scientifiques de l’Université 9IÖÆ×÷³§Ãâ·Ñ étudient l’influence des blocs rocheux sur la fonte des neiges et les bassins versants au moyen d’une combinaison inédite de méthodes

Un « maillon manquant » essentiel entre les observations satellites et les phénomènes au sol pourrait améliorer la modélisation climatique de certaines régions nordiques
Snow melting around a boulder
±Ê³Ü²ú±ô¾±Ã©: 11 November 2025

En recourant à une méthodologie inédite, une équipe de recherche dirigée par l’Université 9IÖÆ×÷³§Ãâ·Ñ a mis en lumière l’influence des blocs rocheux sur la fonte des neiges dans les régions nordiques montagneuses, qui a des répercussions importantes pour les ressources en eau locales.

L’équipe de recherche a constaté que la neige fondait plus rapidement à proximité des blocs rocheux non seulement parce que la roche dégage de la chaleur, mais aussi en raison de phénomènes subtils qui modifient la surface du manteau neigeux. Cette information permettra aux scientifiques de mieux comprendre comment des phénomènes à petite échelle peuvent influer sur les ressources hydriques en aval.

« Ce n’est pas surprenant que la neige fonde plus vite près des blocs rocheux, » explique Eole Valence, doctorant et chercheur principal de l’étude. « Mais cette étude nous a permis de mesurer le phénomène sur le terrain et de recueillir des données qui expliquent comment il se produit. »

Des données précises au centimètre près

Alors que la plupart des recherches en hydrologie de la neige s’appuient sur des observations satellitaires imprécises ou des mesures à l’échelle des bassins versants, cette étude, menée dans la vallée de Shár Shaw Tagà, au Yukon, a permis de mesurer la profondeur de la neige et l’importance de la fonte à quelques centimètres des blocs rocheux.

L’équipe est la première à étudier le phénomène dans un milieu éloigné avec un tel niveau de précision. Elle a combiné plusieurs technologies de pointe : la télédétection par laser 3D (LiDAR), des caméras infrarouges pour mesurer la température de surface de la neige, et la photogrammétrie par drone, qui permet de créer un modèle numérique d’altitude grâce à la capture d’images.

« Il existe des outils d’observation extraordinaires qui n’avaient encore jamais été utilisés en milieux éloignés pour des raisons logistiques. Ces avancées ouvrent de toutes nouvelles possibilités pour la collecte des données dans des lieux reculés », se réjouit Jeffrey McKenzie, professeur au Département des sciences de la Terre et des planètes et coauteur de l’étude.

Selon les scientifiques, cette approche ajoute un maillon essentiel entre ce que les satellites peuvent observer et ce qui se produit réellement au sol lors de la fonte des neiges et des glaces, notamment en reliant les phénomènes locaux aux modèles climatiques à grande échelle.

Les instruments spécialisés utilisés par l’équipe ont été fournis par Michel Baraër, coauteur de l’étude, diplômé de l’Université 9IÖÆ×÷³§Ãâ·Ñ et professeur à l’École de technologie supérieure, qui mène des travaux connexes sur la dynamique des glaciers et de la neige.

« Ce qui est passionnant, c’est que ces petites interactions locales entre les roches et la neige peuvent, à grande échelle, influencer la façon dont nous modélisons l’eau et l’énergie dans les régions nordiques », souligne le professeur Baraër.

« Lorsqu’on essaie de mesurer un phénomène, les résultats peuvent être faussés par le point de mesure. Nos travaux nous permettent de mieux comprendre jusqu’où s’étend l’influence d’un bloc rocheux, ce qui nous aidera à placer nos instruments plus judicieusement à l’avenir », dit Eole Valence.

La suite des travaux

Eole Valence prévoit maintenant d’étendre ces recherches aux glaciers recouverts de débris et d’intégrer les résultats obtenus dans des modèles hydrologiques de bassin versant à plus grande échelle.

« On dit souvent que les montagnes sont les châteaux d’eau du monde, rappelle Jeffrey McKenzie. Un nombre impressionnant de personnes en dépendent. Or, dans les chaînes de montagnes de régions nordiques, la vitesse du réchauffement climatique est plus élevée que la vitesse moyenne mondiale. Le bassin versant étudié par Eole Valence fait partie d’un ensemble de bassins qui alimentent un réseau de rivières et de lacs essentiels à la Première Nation de Kluane, notamment pour la pêche et les activités traditionnelles. Il s’intéresse à un tout petit secteur de neige, mais les résultats nous aident à comprendre les grands phénomènes climatiques qui façonnent cette région. »

³¢â€™Ã©t³Ü»å±ð

L’article « », par Eole Valence, Bastien Charonnat, Michel Baraër, Kaiyuan Wang et Jeffrey M. McKenzie, a été publié dans Cold Regions Science and Tech.

Les chercheurs remercient les Premières Nations de Kluane et de White River d'avoir autorisé la recherche sur leurs terres, avec lesquelles les deux nations entretiennent une histoire et des relations profondes.

³¢â€™Ã©t³Ü»å±ð a été financée par Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada, le programme Global Water Futures, le Centre de recherche sur la dynamique du système Terre (Geotop), le Programme du plateau continental polaire de Ressources naturelles Canada et l’Université 9IÖÆ×÷³§Ãâ·Ñ.

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