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Une équipe de recherche se penche sur le « gaslighting »

Selon un nouveau modèle, un processus d’apprentissage serait en cause dans le mécanisme de manipulation
un cerveau est retenu par des fils de marionnettes
±Ê³Ü²ú±ô¾±Ã©: 15 September 2025

Quiconque accorde sa confiance à la mauvaise personne s’exposerait au détournement cognitif (gaslighting, en anglais), indique un chercheur de l’Université 9IÖÆ×÷³§Ãâ·Ñ.

Willis Klein, doctorant au Département de psychologie, a fait partie de l’équipe de l’Université 9IÖÆ×÷³§Ãâ·Ñ et de l’Université de Toronto qui a élaboré un nouveau modèle théorique permettant de comprendre comment les personnes manipulatrices amènent leurs cibles à douter de leur perception de la réalité.

Le détournement cognitif, bien que populaire sujet de discussion depuis quelques années dans la sphère publique, n’a pas fait l’objet d’études scientifiques approfondies, selon le chercheur.

S’appuyant sur le concept de réduction des erreurs de prédiction (prediction error minimization, en anglais), l’article produit par Willis Klein et ses collègues propose que le détournement cognitif peut être considéré comme un processus d’apprentissage. La réduction des erreurs de prédiction illustre la façon dont le cerveau traite les informations qu’il reçoit du monde extérieur et s’en sert pour prédire l’avenir, ajuster ses attentes et réagir à l’environnement. Jusqu’à présent, le détournement cognitif avait été examiné principalement sous l’angle psychodynamique. Or, ce cadre analytique n’est à peu près plus utilisé en psychologie scientifique en Amérique du Nord, précise le chercheur.

Le détournement cognitif : un processus d’apprentissage

« Lorsque vous aimez une personne, que vous lui faites confiance, vous vous attendez à ce qu’elle se comporte d’une certaine manière. Nous pensons que les personnes manipulatrices adoptent un comportement atypique, ou du moins inattendu, et qu’elles utilisent cet effet de surprise pour prendre les commandes du processus d’apprentissage de leur cible », explique le doctorant.

En plus d’adopter un comportement qui va à l’encontre des attentes de sa cible, la personne manipulatrice lui fera croire que la cause de son étonnement est sa mauvaise perception de la réalité, lui insufflant ainsi un sentiment d’« incompétence épistémique », estime le chercheur.

« La personne manipulatrice répétera ce scénario jusqu’à convaincre sa cible que la réalité lui échappe. »

Le rôle de la confiance et des proches

Le modèle repose également sur l’idée que nous dépendons des autres, en particulier de nos proches, pour développer notre conscience de soi et de la réalité. Ainsi, estime Willis Klein, si on combine cette prémisse à l’idée du détournement cognitif comme un processus d’apprentissage, on arrive à la conclusion que n’importe qui peut en être victime.

« Selon notre modèle, une personne qui fait l’objet de détournement cognitif ne présente pas nécessairement de caractéristique particulière. En substance, cela pourrait arriver à quiconque accorde sa confiance à la mauvaise personne », explique-t-il.

Willis Klein estime toutefois que de futures recherches sur ce sujet pourraient révéler que certaines caractéristiques personnelles, comme certains types d’attachement ou des traumatismes, influenceraient la vulnérabilité au détournement cognitif. Il espère que les recherches futures permettront également de valider divers éléments du modèle et d’améliorer le soutien apporté aux personnes victimes de détournement cognitif.

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L’article « », par Willis Klein, Suzanne Wood et Jennifer A. Bartz, a été publié dans la revue Personality and Social Psychology Review.

Cette recherche a été financée par le Fonds de recherche du Québec – Société et culture, le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada et le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada.

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