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À quoi reconnaît-on une bonne entraîneuse ou un bon entraîneur?

À son courage d’admettre ses erreurs, d’apprendre des athlètes qu’elle ou qu’il entraîne et de prioriser la culture d’équipe
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±ĘłÜ˛ú±ôľ±Ă©: 8 October 2025

Selon une Ă©quipe de recherche de l’UniversitĂ© 9IÖĆ×÷ł§Ăâ·Ń et de l’UniversitĂ© du Queensland, en Australie, les entraĂ®neuses et entraĂ®neurs sportifs qui connaissant du succès ont certains points en commun. Notamment, elles et ils procèdent Ă  une introspection une fois la saison terminĂ©e, s’emploient Ă  bâtir une solide culture d’équipe et invitent les athlètes qu’elles et qu’ils supervisent Ă  participer Ă  la recherche de solutions.

Les chercheurs ont passé en revue les expériences d’entraîneurs en chef d’équipes sportives universitaires canadiennes qui étaient en poste depuis au moins 15 ans et avaient obtenu beaucoup de succès, notamment en remportant des championnats, mais avaient ensuite vécu une saison plus difficile.

L’équipe de recherche a ainsi mené des entretiens individuels exhaustifs avec sept entraîneurs (deux femmes et cinq hommes), au cours desquels ces derniers ont discuté des stratégies déployées pour remettre leur équipe sur les rails.

Introspection et culture d’équipe : deux facteurs clés

« Les entraĂ®neurs ont tous prĂ©sentĂ© des raisons diffĂ©rentes pour expliquer leur Ă©chec et ont Ă©galement tous entrepris une rĂ©flexion personnelle qui leur a permis de trouver des moyens pour rĂ©tablir la culture d’équipe », a expliquĂ© le professeur Gordon Bloom, directeur du DĂ©partement de kinĂ©siologie et d’éducation physique de l’UniversitĂ© 9IÖĆ×÷ł§Ăâ·Ń et coauteur de l’étude.

Tous les participants et participantes avaient en effet regagné leur niveau d’excellence antérieur au cours des deux saisons qui ont suivi cette période difficile.

« Même s’ils faisaient partie des entraîneurs les plus performants du pays, ils avaient vraiment soif de connaissances et se demandaient : "Que dois-je améliorer? Où puis-je trouver ces informations? Comment puis-je apprendre?". Ils ne se contentaient pas de dire : "Eh bien, j’ai connu du succès au cours des cinq dernières années, pourquoi devrais-je changer quelque chose maintenant?" », a précisé le professeur Bloom.

Nombre de participantes et participants ont mentionné avoir consulté les athlètes qu’elles et ils chapeautaient pour mieux comprendre les causes de leur insuccès et trouver des solutions. Parfois, reconstruire l’esprit d’équipe a également requis l’exclusion d’athlètes fort talentueux, mais au comportement perturbateur, a ajouté Gordon Bloom.

Selon cette étude, des stratégies de reconstruction telles que l’implication du personnel dans la mise en place de blocs de temps et d’outils permettant aux entraîneuses et entraîneurs de pratiquer l’autoréflexion au cours de la saison, ou encore la création de groupes de leadership chez les athlètes pour faciliter la communication et le partage d’une vision commune, peuvent favoriser le succès à long terme.

Courage et leadership

L’équipe de recherche a qualifié de courage la volonté des participantes et participants d’apprendre de leurs échecs. Elle a également précisé que ce concept a été négligé dans la littérature sur le coaching, où l’accent était généralement mis sur d’autres caractéristiques, comme la confiance en soi.

« Les entraîneuses et entraîneurs, en particulier celles et ceux de haut niveau, sont considérés comme des sauveurs, des individus en quelque sorte magiques qui ont toujours les réponses, sont exceptionnels en tous points et ne connaissent pas l’échec », soutient Gordon Bloom.

Dans ce contexte de forte pression, il peut être difficile d’admettre ses erreurs et de s’employer à les corriger, ajoute-t-il.

« Ces entraîneurs ne sont pas "censés" parler ainsi. S’ils le font, on suppose que l’équipe va échouer. Il faut beaucoup de courage pour dire : "Eh bien, je n’étais pas vraiment au meilleur de ma forme cette fois-ci, et je m’engage à m’améliorer" ».

Cela peut-il nous apprendre quelque chose sur le leadership efficace dans d’autres domaines?

Le professeur en est convaincu.

« Si vous travaillez dans une entreprise ou dans tout autre environnement où vous exercez un rôle de leadership, il y aura à coup sûr des moments où vous ne serez pas à la hauteur. Si vous voulez revenir au sommet, vous devrez agir comme ces entraîneurs : faire preuve d’introspection, tirer des leçons, impliquer les autres dans le processus et être prêt à changer », a-t-il déclaré.

À propos de l’étude

L’article « », par Madison M. Fraser, Gordon A. Bloom et Clifford J. Mallett, a été publié dans le Journal of Applied Sport Psychology.

Cette recherche a été soutenue par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH).

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